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Final Fantasy VII (1997) - Jeu vidéo

Jeu vidéo de SquareSoft et Sony Interactive Entertainment PlayStation, PC, PSP et 5 autres RPG 14 novembre 1997

A Midgar, le groupe militant écologiste AVALANCHE souhaite détruire l'un des énormes réacteurs MAKO qui, selon eux, détruit la planète à petit feu en puisant son énergie vitale. Afin de garantir la réussite de leur mission, ils font appel à un mercenaire nommé Cloud Strife...

Film Final Fantasy VII (1997)  - Jeu vidéo
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Final Fantasy VII a assurément plus d'une qualité. C'est un jeu globalement complet et equilibré qui propose une experience de jeu particulièrement intéressante et pleine de bonnes idées. Mais s'il n'y a une chose à retenir du jeu dans sa globalité, un point sur lequel il se démarque habilement, c'est la qualité de son univers, autant dans la forme que dans le fond, dans ses ambiances et dans ses idées. C'est concrètement ce qui fait que FFVII est un gros, très gros jeu.

Et ça commence fort: Midgar. Métropole urbanisée et industrialisée, noyée d'une formidable ambiance Cyberpunk. Le travail fait sur cette cité, qui se révèle dès l'introduction, est simplement formidable. La noirceur de la terre et du ciel contrastant avec les éclats verdatres du Mako construisent une aura originale et prenante, appuyée par un conflit interne intéressant entre 2 factions étant au centre des enjeux du début du jeu. De ce fait, Midgar est un cadre quasi-parfait. Malheureusement ce qu'il s'y passe ne suit pas vraiment, le jeu se permet même quelques baisses de rythme sur cette partie de 4-5h. Ces problèmes de rythme se font ressentir plus sérieusement après avoir quitté Midgar, où pendant une poignée d'heures le jeu peine à être intéressant.

Fort heureusement il se réveille, et pas à moitié, car passé un certain cap, FFVII nous révèle une de ses plus merveilleuses qualités: la richesse, la cohérence et la densité de sa map, véritable plaisir à parcourir, faisant office de véritable voyage ponctué par des escales variées, chacune proposant une ambiance propre et travaillée. Arriver à allier aussi bien variété et unité dans le ton et la qualité relève de l'exploit, rapidement le terrain de jeu devient prend une autre dimension. Ceci a un coût, pendant plusieurs heures l'histoire est mise de côté, se contentant d'un "trouver Sephiroth". Heureusement vient la bénédiction Cosmo Canyon, qui non contente d'être l'apogée de tout ce que je viens de décrire, surenchérit l'inventaire de qualités du jeu en introduisant de manière claire et passionnante un nouveau concept appelé Lifestream.

Jusque là le jeu, par l'intermédiaire du conflit Avalanche - Shinra, véhiculait un message écologique somme toute classique. Lifestream vient mettre un coup de pied là-dedans pour faire passer tout cela à un autre niveau. De manière simplifiée, ça consiste en une rivière d'énergie reliant tout le monde vivant: la Terre, la nature, les animaux, les êtres humains. De ce fait l'Homme est intimement lié à la nature, et la nature est humanisée. À plusieurs reprises on assiste aux hurlements de la Terre symbolisant sa souffrance et sa destruction progressive par l'Humanité. Cette personnification du monde naturel accentue le lien entre les êtres humains et la Planète, et de ce fait le lien entre le joueur et les enjeux. Une manière brillante et originale de donner un fond intelligent et compréhensible au propos de base du jeu.

Cependant, Lifestream est un moyen, mais ne represente pas la totalité de l'interet scénaristique du titre, elle débloque des possibilités de narration et de mise en scène au profit d'une trame réellement travaillée qui prend un certain temps à se montrer pleinement, et qui repose largement sur son protagoniste Cloud. Apparaissant comme étant un anti-héros prétentieux qui se donne des airs de mec bad-ass, Cloud évolue de manière remarquable tout au long de l'aventure (mais dont la remise en question est trop séquentielle et pas assez graduelle). Il apparait progressivement comme un faible d'esprit pas sûr de lui et qui fait des mauvais choix, et c'est comme ça que l'empathie pour ce personnage apparait. Je ne peux pas ne pas citer le passage dans son inconscient qui est remarquable dans sa conception et dans sa mise-en-scène, mettant en lumière pas mal de bouleversements scénaristiques.

L'épique affrontement final clos donc l'aventure de manière très satisfaisante. Au final, un jeu à la réalisation exceptionnelle, cohérent dans son déroulement, intéressant dans son concept et respectable dans son ambition. Final Fantasy VII est malgré tout loin d'être parfait. Les différents problèmes de rythme, même si je n'en ai pas parlé, la monotonie des situations de jeu (qui sont atroces dès que le jeu essaye un peu de se varier, le snowboard et le sous-marin en tête), et la difficulté de la mise en place des enjeux dans la 1ere partie font qu'il n'atteint pas la maestria de son ainé. Mais le talent et l'ambition sont bien là, et le tournant qu'est cet opus par rapport aux précédents opus n'est rien d'autre que réussi. Assurément un grand jeu, ou presque.