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Red Sleeve - Drama (2021)

Au XVIIIᵉ siècle, le prince héritier du trône tombe amoureux d'une simple dame de compagnie. Lorsqu'il est fait roi, il lui demande de devenir concubine royale, mais la jeune femme refuse.

Film Red Sleeve - Drama (2021)
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Voilà ce qu'on appelle une romance historique au sens pur du terme. Le scénario se base sur une histoire vraie et décide de se concentrer à 100% sur la romance. Ainsi, on évolue certes au fil des événements historiques liés au roi/empereur Jeongjo, mais le sujet principal reste la romance qu'il aurait vécu avec la femme qui finira par devenir la Consort Ui. Les créateurs ont fait le choix de mettre l'accent sur les émotions relationnelles qui lient les mères (biologiques ou adoptives) et leurs fils, un père et sa fille, les grands parents (biologiques ou adoptifs) avec leur petit fils, les frères et sœurs, les ami.e.s. Et ils ont le mérite de ne pas dévier, de ne pas vouloir tout faire en même temps, sur 17 épisodes. Les intrigues politiques passent rapidement et finissent par ne devenir que des éléments inévitables du quotidien, on revient sans arrêt au parti pris choisi les émotions. En ce qui concerne la partie historique, même sans le savoir dès le départ, il est facile de deviner qu'il s'agit d'une fiction inspirée de faits réels. Pour commencer, les noms et les faits qui précèdent cette histoire sont présentés comme des références évidentes pour ceux qui n'ont pas étudié l'histoire des rois de Corée, il faudra se contenter de savoir que le père du personnage principal a été exécuté pour avoir sombré dans une folie furieuse. Pour moi, le "Prince Sado" me disait quelque chose, mais ce n'est qu'en allant faire mes petites recherches habituelles post-drama, que j'ai fait le lien avec ce prince mort asphyxié après avoir été enfermé dans un coffre à riz sur ordre du roi. Tout ça n'est pas décrit dans le drama (rectification, c'est mentionné dans l'épisode 13), on s'adresse à un public coréen qui sait déjà. Mais ce n'est pas gênant, on comprend bien que l'enfant devenu Prince héritier à la place de son père, grandit dans une souffrance émotionnelle qu'on ne lui envie pas, et on nous donne assez d'information pour deviner son parcours et la relation d'amour-haine qu'il entretient avec son grand-père. Pour décrire le parcours des deux amants, le scénario choisi de se placer du côté des "fées", les dames de la cours, les servantes, celles qui tiennent le palais en état de marche. Ici elles ne sont donc pas des PNJ qu'on utilise de temps en temps pour créer de la tension, mais elles sont au contraire individualisées, elles existent toutes à part entière. Elles constituent sans doute la partie la plus fictive de la série, mais c'est aussi la plus importante. En plus de donner des détails sur le statut de ces travailleuses indispensables, la question de leur volonté individuelle est soulevée. C'est même la question la plus importante, puisqu'elle va conduire en premier lieu à créer une intrigue complotiste et en second lieu à rendre la relation amoureuse entre la jeune dame de la cour et le prince/roi véritablement intéressante. En effet, Deok-Im, personnage féminin principal, ne se jette pas aveuglément dans les bras du beau prince aimé elle tient plus que tout à son intégrité. Et cette intégrité est particulièrement difficile à maintenir, en tant que femme dans une société partiarcale, et en tant que sujet face à un prince/roi. C'est là aussi qu'on sent le réalisme historique, dans les comportements un peu, dans les rapports aux différentes concubines (et l'existence de l'une d'entre elle qui est encore une enfant) aussi, mais surtout dans les discours du prince/roi qui n'hésite pas à rappeler constamment à celle qui l'aime, qu'il pourrait la tuer/la forcer à coucher avec lui/l'humilier/l'exiler. Le personnage est dépeint comme un homme de son temps, certes avec le background du Roi Jeongjo, connu pour avoir fait beaucoup de bien et respecté son peuple, mais qui reste éloigné du féminisme 2021 qu'on peut voir infiltré parfois dans certaines oeuvres historiques (ce n'est pas forcément un mal, mais du coup on perd en réalisme).nnQuoi qu'il en soit Bien que les sentiments du prince/roi soient clairement réciproques, Deok-Im fait le seul choix sur lequel elle a du pouvoir elle ne cède pas. Et ce refus de changer, ce choix de ne pas s'oublier par amour, cette conscience des conséquences qu'auraient son abandon, c'est ça qui rend ce drama si rafraichissant.nnLes acteurs s'en sortent très bien, j'ai été contente de voir une nouvelle facette, plus expressive et plus émotive de Lee Junho. Il a largement de quoi utiliser toute sa palette, et j'avoue avoir eu le cœur serré dans tous les sens à l'unisson. Un peu moins convaincue par Lee Se-Young, assez peu crédible dans les moments de faiblesse notamment, mais ça ne va pas jusqu'à gâcher le drama. Je n'ai mis qu'un 7 coup de coeur pour l'instant, car bien que je salue le gouvernail des créateurs pour avoir su garder le cap sur la romance, du coup, ça n'est quand même qu'une romance (mais triste, et oui ça peut faire pleurer, attention). Ceci dit, si on fait le parallèle avec Empress Ki, pour avoir davantage d'envergure, il faut une 50aine d'épisodes. Or là, ils s'en sortent tout de même très bien en seulement 17. Et par dessus le marché, la photographie est très belle. Donc je recommande, et je laisse mûrir avant de décider de mettre un point de plus ou non ;)