Totems - Série (2022)
En 1965, en pleine Guerre froide, Francis Mareuil, un scientifique français, s'apprête à devenir espion. Tandis qu'il travaille pour les services secrets français et la CIA, il rencontre Lyudmila Goloubeva, une pianiste contrainte de collaborer avec le KGB. C'est le début d'une histoire d'amour… Mais comment savoir si les sentiments qui semblent les animer sont sincères ou guidés par des intérêts politiques ?
Au fil des années je deviens de plus en plus difficile avec les séries de manière générale. Il y a des ressorts narratifs et des méthodes d'écriture spécifiques à ce médium artistique qui m'embêtent beaucoup, avec cet étirement à outrance des péripéties pour construire quelque chose d'à peu près correct là où un film, même long, ne s’embarrasse a priori pas de tels artifices.nnCette nouvelle série française produite par la Gaumont m'a donné envie pour plusieurs raisons la distribution est chouette, la direction artistique semblait être aux petits oignons (et elle l'est, on va y revenir) et l'intrigue en elle-même était plutôt inédite chez nous. Parler d'espionnage et de Guerre Froide dans une fiction française qui a de l'allure, c'était plutôt encourageant.nnLa série est sortie moins d'une semaine avant le début de la guerre en Ukraine donc c'est pas de bol, mais en dehors de ça c'est très joliment fait. Tout ce qui est cache-misère utilisé habituellement dans les séries justement fonctionne assez bien, je pense notamment à ce travail sur la lumière pour sublimer les personnages ou rendre des décors plutôt mornes et simples moins inintéressants. Et du côté des effets visuels et de la réalisation, c'est impeccable aussi. Ce n'est pas cadré comme un film, c'est sûr, mais avec les télés actuelles, la série parvient à donner quand même une sensation de grandeur face à ce qu'on regarde.nnLes acteurs sont bons aussi, même si les dialogues ne sont pas toujours grandioses, Totems se laisse regarder avec plaisir. Seulement voilà, j'ai pas ressenti ce petit je ne sais quoi qui transforme ce visionnage en un gros coup de cœur. J'ai vu le fruit du travail d'une équipe très compétente à l'écran et c'était chouette, mais il n'y a pas eu ce petit plus émotionnel. Je pense que c'est lié à l'usage de la musique et des sons d'ambiance de manière générale qui ont tendance à taper en arrière-plan en permanence, comme s'il était impossible de laisser quelques moments de calme aux personnages.nnJe ne sais pas si je regarderai la suite, je ne sais même pas s'il y en aura une d'ailleurs à cause de la situation géopolitique actuelle, mais c'était quand même pas mal.
